Les tourbières

Le Limousin est l’une des régions qui compte le plus de tourbières. Ce sont des « zones humides, colonisées par la végétation, dont les conditions écologiques particulières ont permis la formation d’un sol constitué d’un dépôt de tourbe » (pole-tourbieres.org). La tourbe est une matière combustible, spongieuse et légère, qui résulte de la décomposition de végétaux : les sphaignes. Ces écosystèmes anciens, très particuliers, liés aux défrichements pour l’agriculture, accueillent une biodiversité exceptionnelle. En effet, ce milieu gorgé d’eau, froid, très acide et pauvre en éléments nutritifs ne permet pas à toutes les espèces d’y vivre. C’est donc une biodiversité typique et adaptative qui s’y est installée. Ces zones humides, de plus en plus rares en France, jouent d’autres rôles primordiaux comme la purification de l’air grâce au stockage du carbone, la régulation des débits des eaux souterraines ou superficielles grâce au stockage de l'eau et la purification de l’eau grâce à leur rôle de filtration et d’épuration. Les tourbières du territoire se concentrent surtout sur le Plateau de Millevaches, à l’est du Pays Monts et Barrages. De beaux exemples sont visibles à Beaumont-du-Lac comme la tourbière de la Route Élevée et à Peyrat-le-Château comme la tourbière de Quenouille. La tourbière du Bac à la cube se situe à la limite des deux communes. 


Espèces emblématiques

Pour vivre dans ces milieux, de nombreux êtres vivants ont su développer des stratégies d’adaptation. Pour combler le manque d’éléments minéraux, certaines plantes comme le Droséra à feuilles rondes (Drosera rotundifolia) et le Droséra intermédiaire (Drosera intermedia) sont devenues carnivores. La Linaigrette engainée (Eriophorum vaginatum) et la Linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium) ont pu développer de grandes racines pour survivre. Pour faire face à la présence d’eau en excès, le Trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata) a inventé le « tuba » pour lui apporter l’oxygène nécessaire. Le Lézard vivipare (Zootoca vivipara) a su créer un liquide « antigel » pour résister au froid. La Cordulie arctique (Somatochlora arctica), à la différence des autres libellules qui déposent leurs œufs dans les zones d’eau libre, a su pondre dans des tapis de sphaignes qui contiennent assez d’humidité pour le développement des larves. Ces milieux témoignent de l’adaptation des organismes à leur environnement.