Le Pays Monts et Barrages fut une haute terre de Résistance durant la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945).
Le secteur du Mont Gargan (commune de Saint-Gilles-les-Forêts) fut le théâtre de nombre d'événements : le colonel Georges Guingouin, célèbre chef des maquisards limousins, était au départ instituteur et secrétaire de la mairie à Saint-Gilles-les-Forêts. Entré en Résistance, traqué par la police, il du se cacher à Domps, Eymoutiers, puis dans la forêt de Châteauneuf. Il structura un important réseau d'hommes, appelés "maquisards" car vivant dans la clandestinité, cachés dans les villages proches du Mont Gargan ou du secteur de la forêt Châteauneuf.
Cette dernière abritait plusieurs "caches", planques de maquisards ou d'armes dissimulées dans les bois : l'une d'entre elles a été reconstituée au lieu-dit Croix Chevaux (commune de Châteauneuf-la-Forêt) en 2010-2011, accessible en visite libre. C'est ici que naquit le premier maquis de Georges Guingouin : accompagné de 4 hommes de confiance, ils bâtirent dès le 27/03/1943 cette cache pour y préparer leurs actions de Résistance. Avec l'afflux des jeunes réfractaires au Service du Travail Obligatoire (refusant de partir travailler pour l'ennemi en Allemagne), ce maquis fut fort de 150 hommes dès l'été 1943 ! A l'été 1944, ils étaient désormais 3000 Résistants sur le territoire du Pays Monts et Barrages.
Le secteur de Sussac fut aussi important, avec par exemple le parachutage par les Anglais de 409 containers d'armes, trousses médicales et uniformes, le 14 juillet 1944, en plein jour, preuve de l'implantation très forte de ce maquis local redouté par l'occupant allemand.
Parmi leurs actions, les maquisards de Guingouin ont par exemple volé 1772 kg de dynamite à l'usine de Puy-les-Vignes (commune de Saint-Léonard-de-Noblat) la nuit du 25 janvier 1943 pour détruire dans la foulée le viaduc de Bussy (commune d'Eymoutiers) afin d'empêcher le départ des trains envoyant les jeunes français de 20 ans en Allemagne pour le Service du Travail Obligatoire (travailler pour l'effort de guerre allemand) ; ou encore détruit une locomotive de tramway à Peyrat-le-Château le 20 juillet 1943 pour empêcher le ravitaillement et le déplacement des troupes allemandes.
Mais le moment-clef de leur Résistance fut la bataille du Mont Gargan du 17 au 24 juillet 1944, qui opposa 2500 Résistants à autant de soldats allemands lourdement armés et envoyés expressément ici pour éliminer ce maquis gênant. Une stèle commémorative, placée au sommet du Mont Gargan, rappelle cette bataille décisive.
Fort de ses combats, Georges Guingouin devint le chef de l'ensemble des Résistants de Haute-Vienne (15 000 hommes) et les conduisit, en août 1944, jusqu'à Limoges qu'il libéra sans effusion de sang.
Des stèles, disposées sur les lieux d'événements liés à la Résistance en Pays Monts et Barrages, font écho à cette mémoire encore vive, portée aujourd'hui par :
N'oublions pas aussi la persécution des Juifs avec la rafle du 6 avril 1944. Comme partout en France, les Juifs furent arrêtés en nombre et dirigés vers les camps de la mort. A Châteauneuf-la-Forêt, 40 enfants et adultes juifs ont été ainsi déportés à Auschwitz. 37 furent exterminés et 3 disparurent. Une oeuvre de Marc Petit, sculpteur limousin, évoque leur mémoire : aux visages torturés s'ajoute une fontaine dont l'eau symbolise la vie qui reprend le dessus.
Pour en savoir plus, téléchargez la Carte des lieux de mémoire (monuments, stèles, oeuvres d'art...)
liés à la Résistance sur notre territoire (cliquez sur l'image) :
Carte explicative réalisée en 2018 par
les Comités locaux ANACR (Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance)
de Châteauneuf-la-Forêt, Eymoutiers et Saint-Léonard-de-Noblat,
l’Association des Créateurs et amis du Musée de la Résistance de Peyrat-le-Château
et le Pays d'art et d'histoire de Monts et Barrages.
Objectif ? Transmettre la mémoire de la Résistance et de ses valeurs républicaines (engagement, liberté),
faire connaître et donner des clés de compréhension sur le maquis,
tout en étant un outil d’accompagnement à la visite et à la découverte du territoire (par le prisme de la mémoire).